Fondements naturels et humains des paysages
Fondements naturels et humains des paysagesCe chapitre explique l’origine de la diversité des paysages, dans leurs dimensions géographiques et historiques.
Les paysages et le relief
Globalement, les paysages Hauts-Normands apparaissent comme de grands espaces horizontaux. Plateaux ou plaines, tabulaires ou sinueux, ils dominent largement le territoire. Occupés aujourd’hui majoritairement par les grandes cultures, ils s’ouvrent en vastes espaces, pour lesquels les horizons lointains et les ciels forment des composantes majeures. A l’inverse, dans un contraste puissant, des paysages « en creux » se dessinent soudain, surprenants : les vallées. Parfois grandioses vues d’en haut, elles composent des ambiances plus intimes lorsqu’on y pénètre, avec de grands coteaux, voire des corniches, qui bornent les horizons et une présence d’arbres plus importante qui fragmente les ouvertures visuelles.► Voir la fiche sur :
Les paysages et le socle géologique
La géologie distingue fondamentalement l’identité paysagère des deux Normandies : alors que la Basse-Normandie appartient essentiellement au Massif Armoricain, granitique et schisteux, la Haute-Normandie compose la séquence nord-ouest du vaste Bassin parisien, dont l’histoire sédimentaire a légué des sols majoritairement calcaires. A gros traits, la première offre des paysages marqués par l’intime : collines, herbe et arbres, élevage, eau, tandis que la seconde présente aujourd’hui des paysages marqués par la grandeur : grands plateaux, grandes cultures, grandes vallées. Au-delà de cette différenciation à gros traits de la Basse-Normandie, la Haute-Normandie trouve une part de son unité paysagère dans la géologie et de sa diversité dans les sols et leurs potentiels de mise en valeur.► Voir la fiche sur :
Les paysages et l’eau
Une eau inégalement répartie sur le territoire. Dans l’imaginaire collectif, la Normandie évoque irrésistiblement des paysages verts et frais, marqués par l’élevage, les prairies, les pâtures et les vergers, généreusement arrosés par les pluies : une Normandie où l’eau, à défaut d’être directement perceptible, imprime sa marque, « imprègne » le paysage comme une aquarelle. Cette image est sans doute davantage portée par la Basse-Normandie voisine, où les roches imperméables de granit et de grès maintiennent les cours d’eau en surface. Mais la Haute-Normandie, avec son socle de calcaire largement perméable, avec ses précipitations inégalement réparties, offre aujourd’hui une réalité paysagère beaucoup plus diversifiée et contrastée.Il n’en demeure pas moins que l’eau, dans sa prodigalité ou dans sa rareté, contribue puissamment à l’organisation paysagère de la région. Elle explique une part de ses paysages agricoles et naturels, mais aussi de son développement urbain, industriel et même touristique.► Voir la fiche sur :
Les paysages et le climat
Une influence océanique et des vents permanents. La Haute-Normandie est globalement soumise au climat océanique : doux et humide… Cependant la proximité de la mer, les reliefs dominants des plateaux exposés, les vallées bien abritées, la permanence des vents soufflant de l’ouest, créent des nuances et des particularités auxquelles les hommes se sont adaptés et qui influent sur la composition des paysages.► Voir la fiche sur :
Les paysages et l’agriculture
Une richesse paysagère largement liée à la présence des structures végétales. L’agriculture gère les deux tiers de l’espace régional haut-normand. Fondamentalement elle s’organise en deux grands types de filières : l’élevage et les grandes cultures, créant une première différenciation de paysages. Les premiers, plus verts et plus intimes, marqués par la présence de l’arbre, tendent à se cantonner dans les terres moins riches, plus lourdes et plus humides des vallées du pays d’Auge, du pays d’Ouche et du pays de Bray ; les seconds, largement ouverts, conquièrent de façon privilégiée les plateaux au nord et au sud de la Seine ; l’agriculture y est essentiellement céréalière (blé, orge, triticale, lin, etc.…) ; on y trouve également du maïs et des cultures légumières de plein champ (pommes de terre, pois, etc). Cette dualité entre grandes cultures et élevage a longtemps été profondément imbriquée à l’échelle fine de l’exploitation, par le système de polyculture – élevage. Elle marque l’histoire des paysages hauts-normands, dans un balancement permanent au gré des conjonctures économiques.► Voir la fiche sur :
Les paysages, la forêt et l’arbre
Des forêts peu nombreuses mais une répartition homogène des boisements. Avec 226 000 ha, les forêts couvrent 18,2% de la superficie régionale ; c’est relativement peu comparé au pourcentage national de 28,5 %. Mais ce chiffre illustre mal la perception que l’on peut en avoir sur le territoire haut-normand où les horizons boisés dessinent la majeur partie des paysages. Les grandes forêts de plusieurs milliers d’hectares, comme il en existe dans les régions voisines d’Ile-de-France ou de Picardie, sont courantes. Les forêts et boisements plus modestes, de quelques centaines d’hectares, sont également fréquents, dispersés dans le territoire, s’accrochant aux coteaux des vallées, couvrant les plateaux de bocage ou ponctuant les grandes cultures de bosquets. Pour cette raison, peu de paysages hauts-normands en sont tout à fait exempts.► Voir la fiche sur :
Les paysages et l’urbanisation
L’armature urbaine de la Haute-Normandie montre une répartition relativement homogène et une très grande densité du bâti sur le territoire. Il est à peu près impossible de parcourir plus de trois kilomètres sans croiser une ferme, traverser un hameau, atteindre un village ou gagner une ville. Partout, sur les plateaux comme dans les vallées, le bâti ponctue le territoire, dessinant à l’échelle régionale un maillage étonnamment dense et régulier. Il en résulte un paysage profondément humanisé, occupé, habité. Les grandes étendues vides d’hommes n’existent pas en Haute-Normandie.► Voir la fiche sur :
Les paysages et les infrastructures
S’il est une particularité attachante de la Haute-Normandie c’est la qualité paysagère de son réseau routier. Que ce soit depuis les autoroutes, les grandes départementales ou même les petites routes communales, la perception du paysage depuis ces itinéraires est très souvent valorisante. La sobriété du traitement de la voie, comme sa propension à suivre le terrain naturel composent un premier plan neutre, largement ouvert sur le paysage environnant. Cette qualité est d’importance quand ont sait que la plus grande partie de la découverte des paysages se fait depuis les routes.► Voir la fiche sur :