Les Dynamiques d’évolution en cours

Les Dynamiques d’évolution en cours
 
Les grandes dynamiques de transformation des paysages en Haute-Normandie sont liées à quatre grands facteurs  : le changement des pratiques culturales en agriculture qui suit le contexte économique européen, l’extension urbaine en périphérie des villes qui est sans doute, le phénomène le plus irréversible, les nouveaux réseaux de transport et d’énergie dont la progression risque d’être fulgurante, l’attractivité et la gestion des espaces naturels dont les enjeux peuvent être parfois contradictoires.
 
Ces dynamiques peuvent engendrer des problèmes pour les paysages, notamment dans l’implantation des nouveaux projets, dans les aménagements des abords ou dans la disparition de certaines valeurs paysagères.
 
Au regard des valeurs paysagères identifiées, ces dynamiques sont analysées de façon critique pour les considérer comme « valorisantes » ou « dévalorisantes » pour les paysages. Émergent ainsi les enjeux  : les risques, les problèmes et les opportunités, en matière de paysage, liés à ces dynamiques.

Les paysages agricoles

Plusieurs processus sont à l’oeuvre à l’échelle de la région, qui contribuent à modifier profondément l’équilibre spatial et paysager des milieux agricoles. Dans les années 1970, trois types de systèmes agraires dominent, à savoir  : le système herbager (pays d’Ouche, Lieuvin et pays de Bray), le système de grande culture (Vexin, plaine de Saint-André et plateau du Neubourg) et le système mixte (pays de Caux). La révolution « fourragère » engagée après 1970 a eu pour effet de donner une suprématie aux grandes cultures, devenues conquérantes aux dépens des prairies permanentes, tout en désagrégeant le système mixte cauchois. Ces évolutions qui tiennent compte du contexte économique de la PAC (politique agricole commune), ont pour conséquence, la rationalisation de l’exploitation des terres.

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Les jeunes plantations de vergers se développent à nouveau près de Epreville-en-Lieuvin

Les paysages bâtis

A l’échelle régionale, les agglomérations urbaines ont atteint leur apogée vers les années 1970. Stimulée par la généralisation de l’automobile, les politiques d’aide à la construction (surtout pavillonnaire) et l’évolution des modes de vie, qui génèrent un retour à la campagne, la ville fonctionne désormais sur une autre logique. Globalement, le taux d’urbanisation, c’est à dire, le taux de population vivant en zones urbaines, a peu augmenté depuis le recensement de 1982. Mais, en revanche, l’emprise de la tache urbaine s’est agrandie, confirmant la baisse de la surface agricole utile (SAU) de près de 1000 hectares par an sur le seul département de l’Eure.

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Cette rénovation des espaces publics se fait notamment le long des cours d’eau. Ceci a permis de réinscrire les villes dans leur géographie. (2009 commune d’Evreux)

Les paysages naturels

Des enjeux parfois contradictoires entre l’attractivité et la gestion des espaces naturels. Dans un territoire agricole comme la Haute-Normandie, les espaces naturels sont rares. Ils se concentrent le plus souvent, dans les fonds de vallées, sur les coteaux et sur le littoral. Ils sont donc souvent liés à l’eau ou sur les pentes non cultivées des coteaux. S’ils sont globalement reconnus comme ayant une valeur écologique, une valeur patrimoniale et une valeur paysagère, ces espaces naturels subissent néanmoins des attaques, parfois insidieuses, dues aux équipements nécessaires pour la navigation, aux nouvelles constructions au bord de l’eau, aux passages de routes, aux techniques agricoles, aux nouveaux sites d’exploitation des gravières, conduisant à une diminution constante des surfaces de zones humides.

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Coteau de la Seine entièrement boisé (Amfreville-sous-les-Monts)

Les paysages des infrastructures

Les nouveaux réseaux de transports et d’énergies  : une progression qui risque d’être fulgurante. La Haute-Normandie possède un réseau de routes de grande qualité, non seulement par son maillage régulier qui irrigue l’ensemble du territoire mais surtout par la qualité paysagère de ses routes qui sont autant d’itinéraires de découverte des paysages. En général, la route en milieu rural est un ruban étroit, dont la présence reste modeste, au profit du paysage qu’elle traverse. Le mobilier reste discret (panneaux indicateurs, glissières de sécurité, éclairage,..) et les aménagements récents - notamment les ronds-points, les échangeurs, les trémies, sont relativement « peu nombreux », au regard des autres régions françaises.

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Pont de Brotonne. (2009 - commune de Saint Nicolas de Bliquetuit)

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