La vallée de la Seine


La vallée de la Seine
 
Dans la vallée de la Seine, l’eau a contribué à composer des paysages naturels, forestiers et agricoles aussi bien qu’urbains et industriels. Sur l’essentiel du parcours fluvial à travers la région, ces paysages contrastés ne se succèdent pas en séquences, mais cohabitent de façon plus étroite, dans l’épaisseur même de la vallée, en lanières. Cela conduit à des contrastes surprenants, voire à d’étranges apparitions : c’est le cas par exemple des énormes bateaux pétroliers ou porte-conteneurs qui, remontant la Seine vers Rouen, semblent glisser directement sur les paisibles prairies du fond de vallée. C’est aussi le cas du site industriel gigantesque de Port Jérôme qui parait démesuré face à la petite ville perchée de Quillebeuf-sur-Seine ou bien encore de la ville nouvelle de Val de Reuil qui cohabite avec les étangs de Lery-Poses. La ville de Rouen offre, elle aussi, de forts contrastes, faisant se côtoyer dans un même site les flèches de la cathédrale et les cheminées fumantes de Petit Couronne. Même l’aval du cours du fleuve et son épanouissement en estuaire offre des séquences de paysages composites : celle du Marais Vernier face au pont de Tancarville puis celle du port industriel du Havre implanté dans la réserve naturelle de l’Estuaire.

Au-delà de ces contrastes, des unités cohérentes de paysage se révèlent. Prenant appui sur la morphologie forte des méandres, la vallée peut se lire en dix séquences offrant chacune une dominance dans son occupation du sol, urbaine, naturelle, agricole, forestière, industrielle.

Au total, 10 unités de paysages se succèdent d’amont en aval :

La vallée de Vernon à Gaillon

La vallée de Vernon à Gaillon
La vallée de la Seine entre Vernon et Gaillon se situe aux portes de la Normandie. Placé entre deux boucles serrées (boucle de Bennecourt et boucle des Andelys), ce tronçon de vallée, relativement rectiligne s’étend sur une vingtaine de kilomètres. Il est bordé au nord par le plateau du Vexin et au sud par le plateau de Madrie, dominant tous deux la vallée de plus de 100 mètres de hauteur. La limite amont du paysage de la vallée apparaît clairement à la confluence de la vallée de l’Epte, marquée par un pincement entre les deux plateaux, ne laissant qu’un kilomètre de large pour le passage du fleuve. A l’aval, en revanche, la transition est plus douce avec le paysage de la boucle des Andelys. Si le changement semble s’amorcer dès le virage de la Seine en rive gauche (Villers-sur-le-Roule), il n’est effectif qu’à la hauteur de Bouafles en rive droite. Marqué par la présence de deux grandes villes Vernon et Gaillon, cette unité de paysage a pour caractère dominant celui d’une vallée urbanisée.

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<mark class='danger-js' title='Texte mal formé'>⚠️</mark> <font size='1xp' face='Tunga' color="#6E6E6E">Les espaces publics de bord de Seine à Vernon : une gestion très jardinée des bords de Seine, une perte de biodiversité des espaces naturels humides . (2009 - commune de Vernon)</font>
Les espaces publics de bord de Seine à Vernon : une gestion très jardinée des bords de Seine, une perte de biodiversité des espaces naturels humides . (2009 - commune de Vernon)

Les méandres des Andelys

Les méandres des Andelys
A l’aval de Gaillon, la Seine forme deux boucles très prononcées, qui donnent naissance à un paysage à la fois vertical, marqué par des coteaux majestueux, et horizontal dans les grandes étendues de forêts et de cultures. Les limites de cette unité de paysage s’appuient au nord et au sud sur les lignes de crêtes des coteaux, au-delà desquels les plateaux du Vexin et de Madrie débutent. A l’ouest, la transition est plus floue, l’occupation urbaine venant « troubler » la lecture morphologique du paysage. Il se crée une sorte de « fondu-enchainé » entre le paysage agricole de la boucle de Muids et le paysage urbanisé de la zone de confluence de l’Eure et de la Seine. Le Petit Andely, au débouché de la vallée du Gambon est, par sa qualité architecturale, l’élément urbain emblématique de ce paysage.

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<mark class='danger-js' title='Texte mal formé'>⚠️</mark> <font size='1xp' face='Tunga' color="#6E6E6E">La terrasse agricole entre Muids et Andé. (2009 - commune de Muids)</font>
La terrasse agricole entre Muids et Andé. (2009 - commune de Muids)

Les étangs de Léry-Poses

Les étangs de Léry-Poses
A partir d’Andé et de Saint-Pierre-du-Vauvray, la plaine alluviale de la Seine s’élargit avec le débouché de la vallée de l’Eure, encadrée par quatre plateaux : le plateau du Vexin à l’est délimité par le coteau abrupt d’Amfreville-sous-les-Monts, le plateau de Caux au nord, prolongeant l’axe de la vallée de l’Andelle, le plateau du Neubourg à l’ouest délimité par le coteau boisé de la forêt de Bord-Louviers et le plateau de Madrie au sud, dont la pointe est occupée par Saint-Etienne-du-Vauvray. Si cette plaine forme une seule unité géographique, l’occupation du sol très différenciée entre l’est et l’ouest a créé deux unités de paysage : l’une à l’ouest de la rivière de l’Eure, très urbanisée qui se rattache à la vallée de l’Eure, l’autre à l’est, plus naturelle qui se concentre sur la Seine et les étangs de Léry-Poses. C’est cette dernière unité qui est ici décrite.

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Le village de Poses et le lac des Deux-Amants : une grande partie de la plaine alluviale est aujourd’hui en eau. (2009 - commune d’Amfreville-sous-les-Monts)

La boucle d’Elbeuf

La boucle d'Elbeuf
A la limite du département de l’Eure et de la Seine-Maritime, la vallée de la Seine forme une boucle allongée entre la confluence avec l’Andelle et l’entrée dans l’agglomération de Rouen. Les paysages des bords de Seine se transforment alors progressivement pour devenir urbanisés, marqués par les villes de Pont de l’Arche, Elbeuf et Cléon. Le passage dans l’agglomération de Rouen se fait après un virage à 90° plein nord au niveau de Tourville-la-Rivière. Cette boucle se situe aux limites du Caux rouennais au nord, du Roumois à l’ouest et de la plaine du Neubourg au sud.

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Les falaises d’Orival : un paysage emblématique de la vallée de la Seine. (2009 - commune de Cléon)

La boucle de Rouen

La boucle de Rouen
Dès les premiers sites industriels de Oissel, le paysage de la vallée de la Seine achève sa transformation pour devenir complètement urbanisé. Toujours dominé par des coteaux abrupts, la grande boucle vient rejoindre Rouen au nord avant de s’infléchir à nouveau vers le sud vers Grand Couronne. Les lignes de crêtes des coteaux marquent les limites de paysage de la vallée de la Seine. Les coteaux enserrent un immense secteur urbain qui vient butter sur la forêt de la Londe Rouvray au sud. Cette forêt est l’un des maillons de la couronne forestière qui enserre l’agglomération rouennaise. En aval de Grand-Couronne, la transition vers les boucles aval se fait par un effet de cisaillement, quand la rive gauche est encore industrielle, la rive droite a laissé la place à une campagne pittoresque et jardinée.

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Le Mont Riboudet, une proéminence du relief au coeur de la ville prise dans une épaisseur végétale. (2009 - commune de Rouen)

Les trois boucles-aval de Rouen

Les trois boucles-aval de Rouen
A l’aval de Rouen, passé les derniers grands sites industriels de Grand Couronne, le paysage de la vallée de la Seine se transforme totalement laissant place à une campagne pittoresque et jardinée. Les trois boucles de Seine qui s’enchaînent ne sont plus qu’un territoire dévolu à l’agriculture de plein champ et de verger, au milieu duquel le fleuve s’écoule doucement. C’est aussi un paysage fortement humanisé où les habitations s’alignent le long des routes, à distance raisonnable du fleuve.


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La RD 982 - une route paysage qui longe la Seine. (2009 - commune de Duclair)

La boucle de Brotonne

La boucle de Brotonne
A l’aval de la boucle de Jumièges, la Seine amorce un large méandre contournant la forêt de Brotonne. Débutant dans le marais d’Heurteauville et finissant sur les hauteurs d’Aizier, face à Saint-Maurice d’Etelan, cette boucle de la vallée de la Seine se positionne comme un espace de transition entre les paysages de la Seine fluviale des trois boucles aval de Rouen et ceux très ouverts de la Seine estuarienne, où les limites est et ouest implantées au milieu du fleuve offrent sur chacune des rives des paysages différents. La limite nord s’appuie sur la ligne de crête du coteau boisé, limite franche à partir de laquelle débute le pays de Caux. La limite sud s’implante sur le plateau crayeux et suit la lisière méridionale de la forêt de Brotonne, au-delà de laquelle commence le Roumois.

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Les bords de Seine au Trait : l’influence maritime fait apparaitre des vasières sur les berges. (2009 - commune du Trait)

Les marais de l’estuaire

Les marais de l'estuaire
Au droit de Norville, la Seine suit des courbes plus tendues et plus larges avant d’amorcer une dernière ligne droite dans l’estuaire. De Norville à Tancarville, la vallée s’élargit dégageant de larges plaines agricoles bordées de coteaux. Au cœur de la plaine agricole, le site industriel de Port-Jérôme occupe une position centrale dans ce paysage. Entre Quillebeuf-sur-Seine et la pointe de la Roque, le paysage de la vallée longe le Marais Vernier, incluant les plaines agricoles drainées.Une ligne virtuelle entre la pointe de Tancarville et la pointe de la Roque marque la transition avec la dernière unité de paysage de la vallée, l’estuaire de la Seine.

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Le complexe pétro-chimique de Port-Jérôme vu depuis les coteaux de Quillebeuf : une vue frontale forte (2009 - commune de Quillebeuf-sur-Seine)

Le Marais Vernier

Le Marais Vernier
Le Marais Vernier est une plaine marécageuse de 4 500 ha occupant le fond d’un ancien méandre en forme de fer à cheval, proche de l’estuaire de la Seine. Limité au nord par le dernier coude de la Seine, il se termine au sud sur la ligne de crête du coteau de l’ancien méandre au delà duquel débute le Roumois. Parce qu’il a deux visages, le marais proprement dit et le marais cultivé et drainé, l’unité de paysage du marais Vernier longe celle des marais de l’estuaire (UP 8) dans sa partie la plus proche du fleuve. Les deux pointes de Quillebeuf et de la Roque forment les deux extrémités du marais. Le pont de Tancarville, au centre, symbolise l’accroche sur le fleuve de tout ce territoire.

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Les prairies du Marais Vernier. (2009 - commune de Marais-Vernier)

L’estuaire de la Seine

L'estuaire de la Seine
Passé le pont de Tancarville, la vallée s’élargit très nettement pour s’ouvrir sur la mer. Bordé au nord et au sud par les coteaux du pays de Caux et du pays d’Auge, l’estuaire de la Seine forme une immense étendue plane que l’imbrication terre-mer rend difficilement praticable.Une très grande zone industrielle et portuaire occupe la partie nord de la plaine, tenue entre deux canaux, le canal de Tancarville et le grand canal du Havre. A son extrémité la ville du Havre s’implante en front de mer et organise son port en continuité de la zone industrielle. Ultime traversée de la vallée, le pont de Normandie relie physiquement et symboliquement les deux rives de la Basse et de la Haute-Normandie.

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Les coteaux du Havre et de Sainte-Adresse : un quartier belvédère et point de repère. (2009 - commune du Havre)

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