Suivi d’une opération de renaturation de la Bresle

Situé à 45 km de l’embouchure de la Bresle sur la commune de Saint-Germain-sur-Bresle, le moulin de l’Abreuvoir fait partie d’un complexe de trois ouvrages constituant actuellement des points très impactant sur les remontées des salmonidés migrateurs de la Bresle.

En 2017, il a été décidé grâce à l’obtention d’accords fonciers avec 6 propriétaires et leurs ayants droits de détourner la Bresle en la replaçant dans son fond de vallée naturel, à cheval entre les communes de Vieux-Rouen-sur-Bresle (Seine-Maritime) et Saint-Germain-sur-Bresle (Somme).

L’opération permettra la restauration d’un fonctionnement naturel de la Bresle  : reconstitution des lieux de pontes des saumons et truites de mer, diversification des habitats aquatiques au profit de l’ensemble de la biodiversité inféodée aux cours d’eau (des oiseaux aux libellules, en passant par les poissons, les chauves-souris, l’écrevisse à pieds blancs et les invertébrés benthiques). Ce type de projet permet également d’améliorer la résilience des écosystèmes aux impacts du changement climatique  : augmentation des conditions d’expansion des crues en lit majeur, remise en état des zones humides et de leur rôle d’épuration des eaux.

En août 2018, le laboratoire d’hydrobiologie de la DREAL a réalisé un prélèvement de macro-invertébrés dans le bief envasé et concrétionné. Ces prélèvements seront analysés et comparés à deux nouveaux prélèvements dans le nouveau lit après travaux, au printemps 2019, puis après une période de un à deux ans, par un nouvel échantillonnage de deux prélèvements.

Les travaux menés de septembre 2018 à mars 2019 ont permis la déconnexion et le rebouchage du bief perché et la mise en eau du nouveau lit en fond de vallée. Le lit a été travaillé par l’apport de matériaux minéraux de granulométrie variée permettant la mise à disposition rapide d’habitats diversifiés. Des habitats en berge ont également été reconstitués avec des souches voire des arbustes laissés par les opérations de défrichage nécessaires avant travaux. Ces aménagements préalables seront modifiés naturellement au passage de crues morphogènes dans les années à venir.

Cette diversité d’habitats devrait permettre une recolonisation rapide par de nombreuses espèces d’invertébrés aquatiques et c’est ce que le laboratoire de la DREAL cherchera à évaluer à travers ses prélèvements et analyses.

Cliquez sur les images pour les agrandir (Crédit : Institution interdépartementale du bassin de la Bresle)

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