Une tourbière sous surveillance

Dans le cadre de la mise en place d’un observatoire des impacts du réchauffement climatique et des activités humaines sur la Réserve Naturelle Nationale de la Sangsurière et de l’Adriennerie, le site va être équipé d’une station EDDY co-variance.


Cet équipement permettra de compléter les connaissances sur les aspects fonctionnels de la tourbière des marais de la Sangsurière sur un pas de temps long (20 ans).


Cette action entre dans les opérations décrites au sein du plan de gestion de ce site sous protection forte. Elle marque la plus-value d’une gestion concertée, mettant en lien le monde de la recherche avec celui de la gestion qui s’exprime grâce aux financements de l’État au travers de la convention pluri-annuelle.


Les données collectées par cet appareil sont regroupées au sein de 4 grands thèmes :
  • Acquisition de données hydrologiques et hydrochimiques afin de caractériser les eaux et calculer des flux de carbone organique dissous.
  • Mesures de Flux de Gaz à Effet de Serre et d’énergie. Les deux gaz faisant l’objet de mesures sont le dioxyde de carbone ( CO2) et le méthane (CH4). La finalité de ces mesures est de quantifier les émissions de gaz à effet de serre et de réaliser un bilan carbone (système puits ou source de carbone ?).
  • Un volet météorologie et physique du sol, qui grâce à l’installation d’une station météo permettra de définir le microclimat de la réserve grâce à différentes variables (physique de l’atmosphère et du sol).
  • Biodiversité : Les plantes sont des acteurs majeurs des flux de dioxyde de carbone. La végétation et son évolution sur le court, moyen et long terme sera suivie.


A la différence des 4 sites déjà équipés dans le cadre du système national d’observation tourbières : SNO tourbières, le site de la Sangsurière présente une singularité. En effet, les tourbières du SNO présentent des altérations et un état de conservation dégradé. La réserve naturelle de la Sangsurière est considérée comme en site en bon état et apparaît aujourd’hui comme une des dernières tourbières active de plaine.

Cette expérimentation nous aidera à poser le diagnostic des équilibres du carbone au sein d’une tourbière. Est-elle émettrice de gaz à effet de serre et alors que faire pour stopper ce relargage, est-ce un puits de carbone, et alors comment le valoriser et le rendre plus efficient encore. Comme toute expérience scientifique, le temps long de la compréhension est nécessaire. Mais les enseignements que nous en tirerons viendront alimenter la dynamique régionale sur les tourbières.


Vue aérienne de la Réserve Naturelle Nationale (Vol Drone janvier 2025) | Fabrice Parais - DREAL Normandie


Station Eddy-covariance | Emmanuelle Bouillon





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