Les zones humides

Les zones humides et les milieux aquatiques sont des habitats naturels remarquables qui rendent de nombreux services écosystémiques 1. Ils abritent une biodiversité unique (amphibiens, libellules, flore particulière) et participent à la régulation et l’épuration des eaux. Les milieux humides sont ainsi des acteurs incontournables de la lutte contre le réchauffement climatique. Menacés par l’asséchement et l’augmentation des activités humaines, les milieux humides font aujourd’hui partie des enjeux environnementaux phares. Ils font notamment partie des actions ciblées lors des assises de l’eau qui se sont tenues de novembre 2018 jusqu’au printemps 2019 en France.


Une zone humide, c’est quoi ?

En France, la loi sur l’eau de 1992 définit les zones humides par (article L.211-1 du code de l’environnement) « On entend par zone humide les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».

Il y a donc deux critères qui permettent d’identifier une zone humide  : le critère sol dit « pédologique » et le critère végétation ou « floristique ». Une zone est considérée humide si l’un des deux critères est satisfait. L’arrêté ministériel du 24 juin 2008 apporte des précisions sur ces critères de définition et de délimitation, consultable à l’adresse suivante :
https://www.legifrance.gouv.fr/…

La définition juridique des zones humides est fondamentale pour délimiter les zones impactées par des projets d’aménagements et de travaux.


Pourquoi certains secteurs sont-ils humides ?

La présence d’une nappe souterraine, l’imperméabilité du sol, la présence de source, l’influence marine participent à rendre un sol humide.

Cliquez sur les images
| Nappe souterraine
| Imperméabilité du sol
| Présence de source
| Influence marine

Existe-t-il différents types de zones humides ?

Oui, les zones humides constituent un patrimoine très diversifié  : zones humides de plateaux, alluviales, dépression…Elles évoluent au cours du temps naturellement ou par le biais d’actions anthropiques. Les retenues d’eau (mare, étang, ballastière…) ne constituent pas des milieux humides, mais des milieux aquatiques.

| Diversité des zones humides

Les données sur les zones humides en Normandie

La DREAL produit et capitalise des données sur les zones humides à l’échelle régionale. Elles sont disponibles sous Carmen au lien suivant : http://carmen.application.developpement-durable.gouv.fr/8/ZH.map
et sont accompagnées d’une notice : http://www.donnees.normandie.developpement-durable.gouv.fr/pdf/ZH/Notice_ZH.pdf


Une zone humide sert à quoi ? Quelles sont ses fonctionnalités ?

Les milieux humides sont à l’environnement ce que les reins sont au corps. Ils assurent la filtration et la régulation du cycle de l’eau et en améliorent la qualité à travers différentes fonctions :

Fonction hydrologique : Les milieux humides sont des « éponges » qui fonctionnent comme des régulateurs qui se gorgent d’eau et la restituent au fur et à mesure. Cette fonction permet notamment de limiter les crues et les inondations par un effet tampon.

Fonctions physiques et biogéochimiques : Les milieux humides sont également des « filtres naturels » : les “reins” des bassins versants. Ils reçoivent des matières organiques et minérales qui une fois emmagasinées sont transformées, épurées, et/ou restituées à l’environnement. Ainsi les zones humides participent à la rétention et à la transformation du carbone et de l’azote.

Entre 60 et 95 % de l’azote transporté par les eaux de ruissellements est piégé dans les ripisylves 2, en particulier en tête de réseaux hydrographiques (Fustec et Frochot, 1995).

Entre 60 et 95 % du phosphore particulaire introduit dans les zones humides riveraines des cours d’eau à l’amont des bassins est immobilisé avant d’atteindre les eaux de surface (Peter John et Corell, 1984)

Les tourbières représentent à peine 3 % des terres émergées, pourtant elles stockent environ 30 % de la totalité du carbone des sols mondiaux.

Les prairies naturelles humides ont une capacité de stockage du carbone de 70 tonnes/ha sur les premiers 30 cm du sol, soit deux fois plus qu’un champ en grande culture. À l’inverse le retournement de praires, notamment humide, engendre une émission de 2,6 à 4,6 t de CO2/ha/an.

Fonctions en matière de biodiversité : les conditions hydrologiques et biogéochimiques font des milieux humides des écosystèmes très attractifs où se développent une faune et une flore (roselières, amphibiens, oiseaux) spécifiques. Les marais et les estuaires sont par exemple des réservoirs de biodiversité où se mêlent oiseaux, poissons, amphibiens, mollusques et flore.

30 % des espèces végétales remarquables et menacées en France sont inféodées aux zones humides et plus de 50 % des espèces d’oiseaux en dépendent.


Les milieux humides sont-ils menacés ?

La séquence Éviter, Réduire, Compenser (ERC) vise un objectif d’absence de perte nette, voire de gain de biodiversité (article L.110-1 du code de l’environnement).
Afin d’assurer que les compensations se fassent à fonctionnalité écologique équivalente, l’Office français de la Biodiversité a développé une méthode d’évaluation des fonctionnalités des zones humides.

| Les menaces et pressions sur les zones humides

Séquence Eviter/Réduire/Compenser – Méthode nationale d’évaluation des fonctionnalités des zones humides (MNEFZH) : Clefs pour mieux prendre en compte les zones humides dans les projets

| La méthode

Actualités

Loi OFB et critères de caractérisation des zones humides :
La loi du 24 juillet 2019 portant création de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) précise la définition des zones humides en modifiant l’article L.211-1 du code de l’environnement. Les critères de définition d’une zone humide sont donc alternatifs : on peut aussi bien considérer la végétation ou la pédologie pour définir le caractère humide d’un espace.

Rapport « terres d’eau terres d’avenir »
Le rapport « Terres d’eau, terres d’avenir » réalisé par deux parlementaires en janvier 2019 met en évidence trois leviers d’actions en faveur de la préservation des zones humides : améliorer les connaissances et la communication autour des zones humides, revoir la législation qui leur est propre et favoriser les leviers de financement protecteurs. Un projet de loi « zones humides » pourrait apporter des compléments.


Outils et sites internet




Notes et références

11 - Les biens et services que les hommes peuvent tirer des écosystèmes, directement ou indirectement, pour assurer leur bien être sont appelés services écosystémiques.

22 - Formations végétales qui se développent sur les bords des cours d’eau ou des plans d’eau situés dans la zone frontière entre l’eau et la terre.

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