Prospective Vallée de la Seine 2040

Contexte

La vallée de la Seine est depuis longtemps déjà un territoire très développé du point de vue de l’activité humaine. Pour autant, et malgré des emprises plus réduites, les espaces naturels y sont particulièrement riches.
De nombreuses réflexions ont été conduites sur la réindustrialisation, les transports, l’utilisation du fleuve. Toutefois, les éléments de référence pris en compte jusqu’à présent tiennent d’avantage de la projection que de l’analyse des potentiels et risques pour le développement futur du territoire.

Dans ce contexte, la DREAL Normandie, a souhaité initier, avec les partenaires institutionnels locaux, un travail d’élaboration de scénarios prospectifs autour de la notion d’attractivité de la région dans le cadre d’un développement durable exemplaire de la vallée de la Seine. Financée par le Commissariat Général au Développement Durable, cette étude, confiée au cabinet STRATYS, est pilotée par un groupe de prospective réunissant la CCI de Normandie, l’INSEE de Normandie, les Agences d’Urbanisme de Rouen et du Havre, Les services de la DREAL et les DDTM de l’Eure et de Seine-Maritime. Elle a également associé des acteurs locaux au sein d’un atelier de prospective qui s’est réuni une dizaine de fois entre 2013 et 2014. Un partenariat avec l’Insee a ensuite permis de quantifier les scénarios produits collectivement.

Résultats

Les résultats sont présentés sous la forme de quatre cahiers correspondant aux étapes de construction des futurs possibles. Une synthèse est disponible. Enfin, des présentations des stratégies sous forme de cartographie commentée sont également disponibles.


Cahier I : le champ des possibles

L’exploration du champ des possibles a donné lieu à la formulation de 41 variables de changements, qui sont décrites dans le cahier I. Ces variables sont organisées en 7 grappes de changements.

A l’intérieur de ces grappes, on trouve à la fois des variables « endogènes », qui définissent des choix pour le territoire. Par exemple, l’armature urbaine vers laquelle tendre pour le corridor séquanien. Des variables « exogènes » sont également mises en évidence ; elles traduisent des hypothèses de contexte dans lequel le territoire va évoluer. Par exemple, l’évolution du coût de l’énergie. Ce balayage du champ des possibles ouvre « grand » la réflexion et montre que l’avenir, aussi incertain puisse-t-il être, sera assurément multiple et le résultat d’un croisement entre l’action des acteurs du territoire et les évolutions d’un contexte, aussi insaisissable, que structurant pour le territoire


Cahier I bis : l’analyse systémique

Dans la poursuite du travail sur les 41 variables de changement, l’analyse systémique a permis de hiérarchiser ces variables, en fonction de leur influence sur le système, c’est-à-dire en fonction de leur capacité à modifier les dynamiques d’évolution de la démographie et de l’emploi en Vallée de Seine à l’horizon 2040.

Ainsi, les principales variables motrices du système territorial « Vallée de Seine », celles qui façonnent l’attractivité socio-économique du territoire sont :

  • le coût de l’énergie (zoom sur les énergies fossiles pour les principaux secteurs de consommation : transports, bâtiment, industrie, agriculture, …)
  • l’évolution de l’économie mondiale et locale (réflexions sur l’insertion du territoire dans l’économie mondiale et l’émergence de nouvelles filières sur un modèle de développement plus endogène…)
  • le vieillissement de la population (sujets relatifs à la prise en charge des personnes âgées et question de l’attractivité du territoire envers les Seniors et quels Seniors ?)
  • l’individualisation des politiques publiques (les politiques territoriales peuvent-elles traiter des cas individuels ou forcément raisonner en grandes masses pour être efficientes…?)

Cette analyse systémique pointe également un enjeu majeur sur les mutations du profil économique territorial, entre les tendances à un essor plus rapide de l’économie résidentielle, dans un territoire historiquement industriel et logistique ou un renouveau productif sur de nouvelles filières productives à valeur ajoutée (tertiaire inclus).


Cahier II : scénarios et stratégies

A l’issue de l’exploration du champ des possibles et de l’analyse systémique, le travail s’est poursuivi par la co-construction de scénarios prospectifs et de stratégies exploratoires. Les scénarios prospectifs sont élaborés à partir des variables dites exogènes ; ces scénarios dessinent des images du futur, des toiles de fond du contexte dans lequel le devenir de la Vallée de Seine pourrait s’inscrire. En toute rigueur méthodologique, on considère que les acteurs locaux et régionaux ne peuvent réellement influencer sur l’occurrence ou le contenu de ces scénarios (en effet, comment agir sur le coût du baril au niveau mondial ?).

Ces scénarios prospectifs posent avant tout un cadre de réflexion, qui vise à placer les participants (et les acteurs) dans des situations dans lesquelles ils sont peu habitués à raisonner. Le scénario prospectif est un outil pour renouveler la pensée en matière de politiques publiques.

En parallèle de la définition des scénarios prospectifs, cinq stratégies territoriales ont été élaborées par l’atelier. Chacune de ces stratégies traduit une vision d’aménagement du territoire, avec une différenciation très nette des espaces. L’objectif n’est pas de choisir une ou plusieurs de ces stratégies ; l’objet de ces stratégies est avant tout de mettre en lumière plusieurs trajectoires contrastées de développement, afin de nourrir un débat entre les acteurs sur les enjeux stratégiques de long terme de la Vallée de Seine, qui devront être abordés collectivement et conjointement.

En sus de la présentation dans le cahier II de l’étude, des "posters" ont été élaborés pour présenter les stratégies sous des formes différentes : une introduction de 2 pages sur l’esprit et la philosophie de la stratégie, les hypothèses détaillées sur un mode analytique, une infographie visuelle qui reprend les principaux points, une cartographie schématique accompagnée d’un récit synthétique :


Cahier III : quantification des stratégies

Les stratégies C, D et E, conçues pour provoquer des alternatives à une trajectoire tendancielle (associée aux stratégies A et B), ont servi de support à un exercice de quantification de la population et de l’emploi. Pour cet exercice, une méthode originale a été utilisée avec l’aide des outils de l’INSEE (Omphale) appliqués à l’horizon 2040 sur une typologie de territoire en 18 classes distinctes.

Partager la page

S'abonner