Les mouvements de terrain
Un mouvement de terrain est un déplacement, plus ou moins brutal, du sol ou du sous-sol. Il peut, dans certains cas, entraîner la destruction de zones boisées, la déstabilisation de versants ou le tracé d’un cours d’eau. Lorsque le bâti est impacté, les dégâts sont souvent très importants.
Les différents types de mouvement de terrain
Ils peuvent être classés selon deux catégories :
- Les mouvements lents qui entraînent une déformation progressive des terrains, pas toujours perceptible par l’homme. Ils regroupent les affaissements, les tassements, les glissements et le retrait-gonflement des argiles.
Vidéo "Le retrait-gonflement des argiles. C’est quoi ?"
Version sous-titrée (durée : 2 min 39 s)
- Les mouvements rapides qui regroupent les effondrements de falaises, l’apparition de cavités souterraines, les éboulements et les chutes de blocs rocheux.
Vidéo : Les chutes de blocs qu’est-ce que c’est ?
Version sous-titrée (durée : 1 min 55 s)
Des affaissements et tassements peuvent se produire sur des sols de nature compressible, sous l’effet de surcharges (constructions, remblais, circulation d’engins) ou en cas d’assèchement des sols (drainage, pompage). Ce type de phénomène est à l’origine du basculement de la tour de Pise ou encore de l’affaissement progressif de la ville de Mexico.
Les glissements de terrain se produisent généralement lorsque les sols sont saturés en eau. Leur apparition peut aussi être liée à la géologie du terrain, la pente, la végétation, un séisme, etc. Les volumes de terre concernés peuvent être considérables.
Certaines argiles voient leur volume varier fortement en fonction de leur teneur en eau, notamment lors d’alternance de sécheresses et d’hivers pluvieux. Elles sont à l’origine du phénomène naturel appelé retrait-gonflement des argiles ou tassement différentiel. Si ce risque met rarement en danger les vies humaines en raison de sa cinétique très lente, il peut être à l’origine de dégâts sur le bâti très importants et très coûteux. Il fait partie, avec l’inondation, des deux risques les plus coûteux en termes de dommages matériels en France. Le changement climatique est susceptible d’accentuer ce phénomène, du fait de périodes de sécheresse plus longues et d’évènements pluvieux plus intenses : le retrait gonflement des argiles pourrait alors impacter les sols plus profondément et donc occasionner des dégâts sur des constructions jusque-là épargnées.
Parmi les éboulements et les chutes de blocs, on distingue :
- Les chutes de pierres (volume inférieur à 1 dm3).
- Les chutes de blocs (volume supérieur à 1 dm3).
- Les éboulements (volume supérieur à 100 m3).
- Les écroulements en masse (volume pouvant atteindre plusieurs millions de m3).
Les facteurs susceptibles de les déclencher sont :
- La pression de l’eau issue de la pluie ou de la fonte des neiges contenue dans la roche.
- L’alternance gel/dégel.
- La croissance de la végétation.
- Les séismes.
- L’affouillement ou le sapement de la falaise.
- L’activité humaine.
Quels sont les risques en Normandie ?
La Normandie est concernée par tous les types de mouvement de terrain, de façon plus ou moins importante selon les secteurs. Certains, compte tenu de leur géologie, sont exposés à des glissements, d’autres à du tassement différentiel. D’autres encore sont davantage concernés par des risques de chute de blocs rocheux ou d’effondrements de cavités souterraines.
Les sols calcaires, propices à l’extraction de marne ou de pierres de construction et donc à l’apparition de cavités, sont principalement localisés à l’est de la Normandie, dans la partie qui correspond au Bassin parisien. Ils s’étendent de la Plaine de Caen au Pays d’Auge, et couvrent l’ensemble de la Campagne du Neubourg et du Plateau St André, ainsi que le Pays de Caux et le Pays de Bray. Le risque glissement de terrain se concentre sur une ligne nord-sud, à l’est du Calvados et de l’Orne, dans le pays d’Auge, le Pays d’Ouche, le secteur d’Argentan et le Perche. Les versants rocheux, tels que les falaises fluviales en rives de l’Eure et de la Seine, présentent quant à eux des risques de chute de blocs. Le phénomène de retrait et gonflement des argiles affecte particulièrement certaines zones littorales du Bessin, une frange nord-sud de la plaine de Caen jusqu’au Perche, et une grande partie du Vexin normand.
L’État produit des cartes permettant d’identifier les secteurs les plus exposés.
Pour en savoir plus :
- Géorisques : Mouvement de terrain
- Le site internet du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) : Service géologique national
- Valflux : pour avoir des données sur ma parcelle.