Les cavités souterraines

Vidéo "Qu’est-ce qu’une marnière ?"

Version sous-titrée (durée : 2 min 26 s)

Quelles sont les origines des cavités souterraines ?

Naturelles :

• Cavité de dissolution : l’action de l’eau en sous-sol entraîne la dissolution de certains matériaux (calcaire, craie, gypse…) créant des poches de vide au fil des ans. Celles-ci peuvent s’effondrer progressivement ou soudainement. On appelle généralement les cavités ainsi formées des “dolines”, mais en Normandie on utilise plutôt le terme de “bétoire”, du cauchoix « boit tout ».
• Cavité de suffosion : la circulation de l’eau dans des terrains meubles peut amener les sédiments à se déplacer, entraînant la formation de vides. Ce type de phénomène peut être causé par une rupture de canalisation souterraine.

Anthropiques (humaines) :

• Carrières : les matériaux tels que la pierre, le sable, l’ardoise, le calcaire, l’argile, etc. ont été extraits (et le sont parfois encore) pour la construction ou l’agriculture, soit à ciel ouvert, soit de manière souterraine. L’exploitation souterraine laisse des cavités plus ou moins rebouchées ou étayées qui peuvent présenter, avec le temps, un risque d’effondrement. Les exploitations souterraines de craie à destination de l’agriculture sont appelées en Normandie marnières. A noter que les très anciennes carrières dont l’exploitant est inconnu sont considérées administrativement comme des cavités naturelles.

• Mines : il s’agit d’exploitations d’extraction de minerais à des fins industrielles (métaux, houille, etc.). Là encore, les exploitations souterraines plus ou moins importantes ont laissé des cavités qui évoluent avec le temps et peuvent présenter des risques d’effondrement.

Habitations troglodytiques et caves :

• Ouvrages civils : il s’agit de cavités réalisées pour un usage d’adduction ou de transport tels que les aqueducs, tunnels routiers, tunnels ferroviaires, souterrains pour les piétons. Figurent aussi dans cette catégorie les souterrains et abris historiques.
• Ouvrages militaires enterrés (tranchées, galeries pour abriter les troupes, pénétrer les lignes ennemies, etc). La Normandie comprend beaucoup de cavités de ce type, créées lors de la seconde guerre mondiale.

Quels sont les risques en Normandie ?

Le risque cavités souterraines en Normandie est surtout marqué par les marnières. À partir du XIXème siècle, les exploitants agricoles ont extrait de la craie à des fins d’amendement. En effet, la craie aussi appelée marne corrige l’acidité des sols. L’extraction pouvait se faire à ciel ouvert mais très souvent elle était souterraine. L’activité a cessé dans les années 50 avec l’apparition des engrais chimiques. Si les marnières les plus importantes sont répertoriées et surveillées, le souvenir de milliers de petites autres a été perdu. Or, depuis, des constructions ont pu être bâties au-dessus ce qui représente aujourd’hui un risque tant pour les vies humaines et que pour le bâti et les infrastructures. Une étude du Laboratoire Centrale des Ponts et Chaussées (Les marnières de Haute-Normandie – Méthodologie d’étude et de prévention – Editions LCPC - 2008) estime à 140 000 le nombre de marnières en Seine-Maritime et dans l’Eure, soit une moyenne de 14 au kilomètre carré. Or, seules 20 % d’entre elles sont aujourd’hui connues. Le recensement des marnières, complexe, est donc un enjeu essentiel à l’échelle de la région.

Pour en savoir plus :

• Le site internet du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) : Service géologique national
• Géorisques : Mouvement de terrain
• Les bétoires de Haute-Normandie – étude du BRGM
• Plaquette « Marnières » et « Cavités souterraines » : DREAL Normandie
• Plaquette « Recommandations des services de l’État pour la prise en compte dans l’urbanisme des risques d’effondrement de cavités souterraines » : DREAL Normandie
• Valflux : pour avoir des données sur ma parcelle.