Les feux de forêt
Sur l’ensemble du territoire français métropolitain, plus de 4 000 départs de feux sont dénombrés chaque année détruisant en moyenne plus de 26 400 hectares de forêt (moyenne établie sur la période de 1976 à 2022). En 2022, 6 870 communes ont été déclarées exposées au risque feu de forêt par les préfets (source : Gaspar), soit environ une commune sur cinq. Avec le changement climatique, le risque va s’accroître mais aussi s’étendre à des régions jusque là relativement épargnées.
L’incendie de forêt
On parle d’incendie de forêt lorsque le feu concerne une surface minimale de 0,5 hectare d’un seul tenant et qu’une partie au moins des parties hautes de la forêt est détruite. Il existe plusieurs types de feu. Ils diffèrent selon le type de végétation et les conditions climatiques :
- les feux de sol brûlent la matière organique qui se trouve dans la litière, l’humus ou les tourbières (couches présentes dans le sol). Malgré leur faible vitesse de propagation, ils sont très destructeurs puisqu’ils s’attaquent aux systèmes souterrains extrêmement riches de l’écosystème forestier. Ces feux sont longs et difficiles à éteindre complètement ;
- les feux de surface brûlent les couches basses de la végétation. Leur vitesse de propagation peut être favorisée par le vent et le relief ;
- les feux de cime brûlent les couches supérieures de la végétation et sont très difficiles à contrôler. Leur vitesse de propagation est très rapide, notamment du fait de leur exposition au vent.
Les causes des feux de forêt
Pour qu’un feu puisse prendre, 3 conditions doivent être réunies (principe du triangle du feu) :
- présence de combustible, à savoir la végétation ;
- présence d’une source extérieure de chaleur telle une flamme, la foudre, etc.
- présence de comburant, l’oxygène.
Les départs de feux sont classés en différentes catégories selon leur origine :
- les causes naturelles essentiellement dues à la foudre. Ils ne représentent que 4 à 7 % des départs de feux ;
- les causes humaines, accidentelles ou volontaires. Ils représentent 90 % des départs de feux ;
- les causes inconnues.
Quels sont les risques en Normandie ?
Par le passé, la Normandie était peu concernée par les feux de forêt mais la situation évolue, notamment en raison du changement climatique et de la pression anthropique (humaine). Depuis 2020, la fréquence des incendies de forêt y augmente, occasionnant d’importantes surfaces brûlées. Celles-ci sont passées d’une moyenne inférieure à 100 ha avant 2018 à plus de 700 ha en 2020.
La DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) et la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) de Normandie ont publié au printemps 2024 un atlas régional de prédisposition au risque estival de feu de forêt et de végétation pour développer la connaissance du risque et identifier les zones les plus exposées. Au terme de l’analyse menée, près de 300 massifs forestiers de plus de 20 hectares ressortent comme ayant un risque supérieur ou égal à modéré, dans tous les départements de la région.
En particulier, une trentaine de massifs présentent un risque de feu de forêt élevé (très fort ou fort). Les gestionnaires de ces massifs se doivent donc de rester vigilants au regard du risque, surtout en période estivale.
Pour en savoir plus :
- Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, « Feux de forêt et de végétation » : Feu de forêt ou de végétation
- Système Européen d’information Copernicus (https://www.copernicus.eu/fr/systeme-europeen-dinformation-sur-les-feux-de-forets)
- La météo des forêts
- Valflux : pour avoir des données sur ma parcelle.