Les feux de forêt

Sur l’ensemble du territoire français métropolitain, plus de 4 000 départs de feux sont dénombrés chaque année détruisant en moyenne plus de 26 400 hectares de forêt (moyenne établie sur la période de 1976 à 2022). En 2022, 6 870 communes ont été déclarées exposées au risque feu de forêt par les préfets (source : Gaspar), soit environ une commune sur cinq. Avec le dérèglement climatique, le risque d’incendie s’amplifie et s’étend à des régions jusque là relativement épargnées.

Crédits : Wikimedia Commons


L’incendie de forêt

On parle d’incendie de forêt lorsque le feu concerne une surface minimale de 0,5 hectare d’un seul tenant et qu’une partie au moins des parties hautes de la forêt est détruite. Il existe plusieurs types de feu. Ils diffèrent selon le type de végétation et les conditions climatiques  :

  • les feux de sol brûlent la matière organique qui se trouve dans la litière, l’humus ou les tourbières (couches présentes dans le sol). Malgré leur faible vitesse de propagation, ils sont très destructeurs puisqu’ils s’attaquent aux systèmes souterrains extrêmement riches de l’écosystème forestier. Ces feux sont longs et difficiles à éteindre complètement ;
  • les feux de surface brûlent les couches basses de la végétation. Leur vitesse de propagation peut être favorisée par le vent et le relief ;
  • les feux de cime brûlent les couches supérieures de la végétation et sont très difficiles à contrôler. Leur vitesse de propagation est très rapide, notamment du fait de leur exposition au vent.


Les causes des feux de forêt

Crédits : Wikimedia Commons
Pour qu’un feu puisse prendre, 3 conditions doivent être réunies (principe du triangle du feu) :
  • présence de combustible, à savoir la végétation ;
  • présence d’une source extérieure de chaleur telle une flamme, la foudre, etc.
  • présence de comburant, l’oxygène.


Les départs de feux sont classés en différentes catégories selon leur origine :
  • les causes naturelles essentiellement dues à la foudre. Ils ne représentent que 4 à 7 % des départs de feux ;
  • les causes humaines, accidentelles ou volontaires. Ils représentent 90 % des départs de feux ;
  • les causes inconnues.


Quels sont les risques en Normandie ?

Par le passé, la Normandie était peu concernée par les feux de forêt mais la situation évolue, notamment en raison du changement climatique et de la pression anthropique (humaine). Depuis 2020, la fréquence des incendies de forêt y augmente, occasionnant d’importantes surfaces brûlées. Celles-ci sont passées d’une moyenne inférieure à 100 ha avant 2018 à plus de 700 ha en 2020.

La DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) et la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) de Normandie ont publié au printemps 2024 un atlas régional de prédisposition au risque estival de feu de forêt et de végétation pour développer la connaissance du risque et identifier les zones les plus exposées. Au terme de l’analyse menée, près de 300 massifs forestiers de plus de 20 hectares ressortent comme ayant un risque supérieur ou égal à modéré, dans tous les départements de la région.
En particulier, une trentaine de massifs présentent un risque de feu de forêt élevé (très fort ou fort). Les gestionnaires de ces massifs se doivent donc de rester vigilants au regard du risque, surtout en période estivale.

Crédits : DREAL Normandie


Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) et Stratégie nationale de défense contre les incendies (SNDFCI)

En même temps que le danger d’incendie augmente, il faut également se préparer à l’augmentation de feux de végétation ou de terres agricoles (feux de friches, de récoltes et de chaumes) et une augmentation des interfaces entre milieux urbains et forestiers en lien avec l’urbanisation.

Pour faire face à ce défi, le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), publié en mars 2025, vise – à travers sa mesure 7 – à se préparer à l’augmentation attendue des incendies de forêt et de végétation, notamment en développant la culture du risque. Ce levier est particulièrement important pour prévenir les feux de forêt et de végétation, qui sont majoritairement d’origine humaine (9 fois sur 10).

De façon complémentaire, la stratégie nationale de défense des forêts et des surfaces non boisées contre les incendies (SNDFCI), publiée le 5 juin 2025, après une concertation de plusieurs mois, renforce la prévention et la lutte. En fédérant l’ensemble des acteurs dans une approche collective cohérente, la stratégie vise à :

  • Mieux prévenir les incendies de forêts et de surfaces non boisées ;
  • Réduire le nombre d’incendies ;
  • Maîtriser les éclosions et limiter les superficies brûlées ;
  • Mieux protéger les personnes, les biens et l’environnement face aux incendies ;
  • Contenir l’impact des incendies sur les espaces naturels, qui sont des ressources, des puits de carbone, des réserves de biodiversité et ont un rôle social important ;
  • Adapter l’approche et les moyens de prévention, de protection et de lutte face aux conséquences prévisibles du changement climatique sur le risque d’incendie.

C’est pourquoi chaque été, le Gouvernement poursuit ses efforts de prévention en déployant une campagne de communication alignée sur ces grandes priorités pour préserver des vies, notre environnement et la biodiversité.



Pour en savoir plus :



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