Les submersions marines

Les submersions marines impactent les littoraux aux côtes basses. Elles peuvent occasionner d’importants dégâts économiques voire des pertes humaines. L’une des submersions marines les plus importantes en France a été celle générée par la tempête Xynthia, en 2010, qui a fait 59 morts et causé plus de 1,5 milliard d’euros de dégâts.


Submersion marine à Asnelles (14) en 2022 - Crédits DDTM 14



Etretat(76) – 2019 - Crédits : Conseil départemental 76



Vidéo "Le phénomène de submersion marine"

Version sous-titrée (durée : 2 min 30 s)

Vidéo « Le phénomène de submersion marine » - Crédits DREAL Normandie (vidéo, durée : 2 min 30 s)



Qu’est-ce qu’une submersion marine ?

Une submersion marine est une inondation temporaire de la zone côtière par la mer lors de conditions météorologiques et océaniques défavorables. Elle peut durer de quelques heures à plusieurs jours.

Il existe 3 types de submersions marines :

- La submersion par franchissements discontinus

(couramment appelés « paquets de mer »)

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Crédits BRGM (vidéo, durée : 33 s)


- La submersion par débordement

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Crédits BRGM (vidéo, durée : 32 s)


- La submersion par rupture d’un système d’endiguement

Vidéo version sous-titrée (durée : 0 min 32 s)

Crédits BRGM (vidéo, durée : 32 s)


La submersion marine est causée par une élévation temporaire du niveau de la mer, souvent associée à une agitation du plan d’eau. En effet, le niveau moyen de la mer évolue continuellement, selon les marées et les conditions météorologiques.

  • le risque de submersion augmente au moment de la pleine mer, surtout lorsque le coefficient de marée est important (au-delà de 90) ;
  • lors du passage d’une tempête, la pression atmosphérique chute. Cette baisse entraîne une élévation du niveau de la mer. On parle de surcote atmosphérique. Selon les conditions, elle peut atteindre 0,80 m à 1 m ;
  • en fonction de sa force et de sa direction, le vent peut générer un courant provoquant une accumulation d’eau sur la côte ;
  • la hauteur des vagues (appelées aussi houle) est fonction du vent à la côte voire plus au large.
Les phénomènes influençant le niveau moyen de la mer - Crédits BRGM, 2019
Les phénomènes influençant le niveau moyen de la mer - Crédits BRGM, 2019
Marnage
C’est la différence de hauteur d’eau entre une basse mer et une pleine mer successives. Il donne l’amplitude de la marée. Lors des grandes marées, le marnage est plus important car la mer monte plus haut et descend plus bas. Il est représenté de façon simplifiée par le coefficient de marée.

Coefficient de marée
Quasi uniquement utilisé en France, le coefficient de marée est un indicateur. Il permet aux usagers de la mer de savoir si la marée du jour présente un gros ou petit marnage. L’échelle s’étend de 20 à 120. À partir d’un coefficient de 70, on parle de vives-eaux et en deçà, de mortes-eaux. Au delà de 90, on parle de grande marée.

Avec le changement climatique, le niveau marin va augmenter en raison notamment de la fonte des glaciers continentaux et de la dilatation de l’eau sous l’effet de la hausse de la température. Selon les travaux du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), le niveau des mers a déjà augmenté d’une vingtaine de centimètres au cours du siècle dernier, et pourrait encore augmenter de l’ordre de + 50 cm à + 100 cm au cours des cent prochaines années. Les experts du « GIEC normand » estiment même que cette hausse pourrait atteindre en région + 110 cm à + 180 cm d’ici 2100, si le réchauffement climatique ne peut pas être maintenu en dessous de + 4°C.


Quels sont les risques en Normandie ?

La Normandie est particulièrement exposée aux risques de submersion marine en raison de son important linéaire côtier aux nombreuses côtes basses, notamment sur la côte ouest du Cotentin (50).

Les enjeux sur la côte et leur vulnérabilité sont aujourd’hui très importants. Historiquement, les villages de pêcheurs étaient implantés en retrait de la côte afin de se prémunir des aléas. A partir du milieu du XIXᵉ siècle, l’attrait des bains de mer, prôné par les médecins, a entraîné une urbanisation de la côte normande. Celle-ci s’est amplifiée au XXᵉ siècle avec les congés payés et l’attrait des activités de loisirs en bord de mer (activités nautiques, pêche à pied, jeux de plage, etc.) mais aussi le développement d’activités maritimes (transport, conchyliculture, ostréiculture, etc.). En conséquence, le littoral normand présente aujourd’hui de forts enjeux exposés au risque de submersion marine. Leur vulnérabilité ne fait que croître avec l’élévation du niveau de la mer liée au changement climatique.

Les zones basses potentiellement soumises à un risque de submersion marine ont été cartographiées à l’échelle régionale. Cet atlas, appelé « atlas des zones sous le niveau marin » identifie les secteurs topographiquement sous des niveaux marins de référence (niveau marin centennal auquel ont été ajoutées différentes hypothèses d’élévation du niveau de la mer due au changement climatique).

Illustration atlas
Illustration atlas

Atlas régional des zones sous le niveau marin et sa notice


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