Les paysages de la baie du Mont Saint-Michel, des enjeux de niveau mondial
Le Mont Saint Michel et sa baie ont été inscrits sur la première liste du patrimoine mondial en 1979.
Par sa demande de l’inscription d’un bien sur la liste UNESCO, l’État partie s’engage à garantir son intégrité.
- Dans le projet de plan de gestion, acté en 2014 par le comité du patrimoine mondial, l’État français explique comment il a déjà mené des actions de mise en valeur, notamment par la mise en oeuvre du projet de Rétablissement du Caractère Maritime du Mont Saint-Michel, et institué des protections pour le patrimoine monumental et paysager. En réponse à la problématique des projets éoliens en co-visibilité avec le Mont Saint-Michel, évoquée de manière spécifique pour le bien « Mont Saint-Michel et sa baie », des dispositions complémentaires figurent également pour satisfaire aux exigences de protection de ce lieu exceptionnel à une échelle qui intègre les Montjoies (points de vue historique sur le Mont Saint-Michel).
- Ce projet de plan de gestion prévoit en outre la traduction de ses dispositions relatives au bien et à la zone tampon dans les projets et documents locaux. Il évoque un renforcement des protections paysagères qui, pour ce qui concerne la DREAL, se traduit par une extension de la protection au titre des sites classés.
Néanmoins, après avoir envisagé de mesures de protection conservatoires, et pour répondre à l’inquiétude des acteurs locaux, le ministère de l’Environnement, en lien avec le Ministère de la Culture, a organisé une journée de partage et d’échanges autour de la notion du patrimoine mondial UNESCO le 21 septembre 2015 à Avranches. De ces échanges, il est apparu plus opportun de laisser émerger un projet de territoire, pour en déduire les enjeux patrimoniaux, notamment vis à vis des paysages, puis les outils de protections les plus appropriés. C’est ce qu’a confirmé le mandat interministériel confié à Madame la Préfète de la Normandie en tant que Préfète coordonnatrice du bien « le Mont Saint Michel et sa baie », le 17 mai 2016.
Les études menées pour le projet initial d’extension du site classé, les éléments de connaissance des sites classés existants (liens : Baie du Mont-Saint-Michel, Baie du Mont Saint Michel DPM, La Caserne et ses abords immédiats), de même que les réflexions et démarches menées dans le cadre de l’Opération Grand Site en lien avec les collectivités locales, forment un socle de connaissance du territoire et de sa sensibilité paysagère que la DREAL valorise auprès des porteurs de programmes, de projets. Cette connaissance a également vocation à enrichir la partie du plan de gestion UNESCO relative aux enjeux paysagers, notamment dans une vision dynamique.
Dès 2017, la DREAL a accompagné l’Inter-SCoT Baie du Mont-Saint-Michel, engagé dans la rédaction d’un plan de paysage qui s’est achevée en 2019.
Ce plan identifie des valeurs paysagères portant, pour partie, les attributs de la valeur universelle exceptionnelle du bien Unesco. Le « Paysage » désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations. Ainsi,une attention particulière a été apportée au ressenti des acteurs du territoire qui ont pu formuler des enjeux paysagers pour la gestion de l’ensemble de la zone tampon du bien Unesco. L’analyse paysagère a permis d’élargir la perception locale à une trame générale définissant le fonctionnement de ce territoire. Tous ces éléments ont donné lieu à la définition d’objectifs de valeurs paysagères qui seront mises en œuvre au travers d’actions concrètes recensées et décrites dans le document-cadre.
La concertation autour du plan de paysage a créé une dynamique participative favorable de tous les acteurs interrégionaux, qui, en lien avec la concrétisation d’enjeux pour une bonne gestion du territoire, est un premier pas, un socle, pour l’écriture du plan de gestion du bien « Mont-Saint-Michel et sa baie ».