Les cavités et marnières

Les types de cavités

Les cavités souterraines sont des vides affectant le sous-sol et dont l’origine, dans notre région, peut être soit naturelle, soit humaine.

Les cavités d’origine naturelle (vides karstiques, bétoires) résultent de la dissolution de la craie par les eaux de pluie, légèrement acides, qui s’infiltrent. Les fonds de vallées, où l’eau s’écoule et s’infiltre, sont les plus affectés par ce type de cavités.

Les cavités d’origine humaine (dites "anthropiques") ont des caractéristiques variables en fonction des matériaux extraits du sol. On distingue ainsi  :

  • Les carrières de pierre à bâtir. La hauteur des chambres d’exploitation y atteignait 5 à 6 mètres et l’extraction pouvait être conduite sur plusieurs hectares. Pour des facilités d’exploitation et de production de gros blocs, celles-ci se trouvaient généralement à flanc de coteaux.
  • Les puits ou puisards : certains puits peuvent avoir été oubliés avec le temps, laissant apparaître des effondrement circulaires similaires à ceux des puits de marnières. Il peut s’agir de puits d’eau, généralement profonds et atteignant la nappe, ou bien de puisards où l’on infiltrait l’eau de pluie. Ces puisards sont parfois appelés "boitout" ou "bétoire". Peu profonds, ils ne sont pas dotés de galeries, bien que quelques extensions latérales ont parfois été réalisées afin d’augmenter leur capacité.
  • Les marnières : en Normandie, des milliers de marnières ont été creusées afin d’en extraire la craie (marne) utilisée pour amender les champs. Les premières extractions remontent à l’époque gallo-romaine, mais cette pratique a connu son apogée au XIXème siècle. L’exploitation de la craie se faisait à partir d’un puits de 0,80 à 2m de diamètre, creusé jusqu’à atteindre la première couche de craie. Certains puits de marnières pouvaient ainsi atteindre une profondeur de 50 mètres. À la base du puits, une petite galerie était creusée pour accéder aux chambres d’exploitation. Après exploitation, ces puits ont été soit laissés ouverts, soit entièrement comblés, soit fermés à l’aide de matériaux divers tels que des poutres, planches et grosses pierres. Aujourd’hui, les marnières sont abandonnées, et, comme toutes les cavités souterraines, elles finissent par s’effondrer.


Vidéo "Qu’est-ce qu’une manière"

Version sous-titrée (durée : 2 min 26 s)

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Les risques

La détérioration plus ou moins lente des cavités souterraines peut entraîner, à terme, des effondrements qui constituent des menaces pour les personnes et les biens. Deux types d’effondrements peuvent être distingués  :

  • les effondrements localisés, provoqués par exemple par l’effondrement du bouchon du puits d’accès à la marnière créant une ouverture en surface de quelques mètres mais de grande profondeur ;
  • les effondrements généralisés d’une chambre d’exploitation, provoqués par la rupture de piliers ou du toit de la cavité. Ils génèrent en surface une dépression du terrain sur une grande surface et jusqu’à quelques mètres de profondeur.


Le phénomène des cavités et des marnières étant complexe, il nécessite des études et expertises par des bureaux spécialisés. Des subventions au titre du fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM), aussi appelé fonds Barnier, peuvent être accordées sous certaines conditions aux particuliers.

Toute personne ayant connaissance de l’existence soit d’une cavité souterraine dont l’effondrement est susceptible de porter atteinte aux personnes ou aux biens, soit d’un indice susceptible de révéler cette existence, doit en informer le maire de la commune (article L. 563-6 du code de l’environnement). Ce dernier doit communiquer, sans délai, cette information et tous les éléments dont il dispose à ce sujet à la direction départementale des territoires et de la mer de son département et au conseil départemental. Selon ce même article, les communes ou leurs groupements compétents en matière d’urbanisme doivent cartographier les sites où sont situées des cavités souterraines susceptibles de provoquer un effondrement du sol. La diffusion d’informations manifestement erronées ou mensongères relatives à l’existence d’une cavité souterraine est punie d’une amende de 30 000€.



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