L’évolution du trait de côte

L’ensemble du littoral normand est soumis à des phénomènes d’évolution du trait de côte entraînant selon les secteurs un recul plus ou moins important. Celui-ci peut générer des risques pour les populations et présenter des enjeux importants en termes de gestion de l’urbanisation future en bord de mer.

Saint-Germain-sur-Ay (50) - 2015 | DDTM 50


Peut-on vraiment se protéger contre le recul du trait de côte ?

Il est parfois possible de ralentir le recul du trait de côte, cependant les opérations réalisées présentent en général de nombreuses conséquences négatives :

  • Les opérations d’artificialisation (digues, enrochements, épis) ou encore de rechargement de plages sont très coûteuses et toujours temporaires. Ces travaux reviennent souvent à déplacer le problème plus loin et ne sont pas sans conséquences sur les écosystèmes.
  • D’autres solutions dites « fondées sur la nature » (végétalisation de dunes par exemple) peuvent être intéressantes mais n’empêchent pas pour autant le caractère inéluctable du phénomène d’évolution du trait de côte.

Faute de pouvoir vraiment se protéger contre le recul du trait de côte, les territoires concernés sont donc obligés de s’y adapter.


L’adaptation au recul du trait de côte


vidéo : L’érosion du trait de côte – loi climat et résilience

👉 lien vers une vidéo en ligne sur l’érosion du trait de côté

En application de la loi « climat et résilience » du 22 août 2021, les communes listées par les décrets du 29 avril 2022 et du 31 juillet 2023 doivent désormais intégrer dans leur document d’urbanisme une cartographie du recul du trait de côte à échéances 30 et 100 ans. De son côté, l’État met à leur disposition de nouveaux outils pour leur permettre une meilleure adaptation de leur territoire. Il s’agit :

  • d’un encadrement des autorisations d’urbanisme :
    • avec interdiction de nouvelles constructions par principe dans les zones d’exposition au recul du trait de côte à court terme (0-30 ans). Des dérogations sont possibles pour les constructions démontables affectées aux services publics ou aux activités économiques exigeant la proximité immédiate de l’eau ;
    • avec obligation de démolition à terme, par le propriétaire, pour les nouvelles constructions dans la zone d’exposition au recul du trait de côte à long terme (30-100 ans).
  • d’un droit de préemption pour l’adaptation des territoires au recul du trait de côte, au bénéfice des communes ou des établissements publics de coopération intercommunale compétents ;
  • d’un nouveau régime de contrat de bail réel immobilier de longue durée (bail réel d’adaptation au changement climatique qui permettra une occupation temporaire d’un bien, tout en garantissant sa libération à l’échéance fixée) ;
  • de la création ou l’adaptation d’outils d’aménagement foncier et de maîtrise foncière nécessaires à l’adaptation des territoires exposés (dont les modalités d’évaluation des biens exposés au recul du trait de côte) ;
  • de l’encadrement de certaines dérogations à la loi « littoral » pour permettre la relocalisation durable des constructions situées dans les zones d’exposition au recul du trait de côte.

Tous les éléments produits par les communes concernées, notamment les cartes précisant les inconstructibilités et obligations de démolition, seront accessibles au public en mairie.



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