L’évolution du trait de côte
Le recul du trait de côte est un phénomène naturel, parfois influencé par l’action de l’Homme. Il affecte de nombreuses façades maritimes et présente un risque pour les populations exposées. C’est pourquoi, il est indispensable de comprendre et connaître le phénomène pour pouvoir s’y adapter. A noter que compte tenu de sa cinétique et de son caractère prévisible et inéluctable, il n’est pas considéré comme un risque naturel majeur.
Vidéo "Le recul du trait de côte, qu’est-ce que c’est ?"
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Quelles sont les causes du recul du trait de côte ?
Les causes du recul du trait de côte sont souvent multiples et à des degrés variables car chaque portion du littoral est un cas particulier. Néanmoins, cinq causes majeures peuvent être retenues :
- Les tempêtes : c’est le principal moteur du recul du trait de côte. Le sable repart au large lors des tempêtes.
- Le niveau du stock sédimentaire : il est hérité de la dernière période glaciaire. Son renouvellement est souvent faible voire inexistant pour certaines portions du trait de côte.
- Les flux de transports sédimentaires : la dynamique sédimentaire peut être imagée par des flux dont la direction et l’intensité varient en fonction du temps. Ils sont contrôlés principalement par les houles et les courants marins.
- La dégradation voire la destruction de la végétation littorale. Elle peut être causée par le déboisement/défrichement, la circulation de véhicules ou le piétinement (cf. cheminements des touristes au sein des cordons de sable).
- L’action de l’Homme. Les barrages empêchent les sédiments de rejoindre la mer et d’alimenter le littoral. Le stock sédimentaire a été irrémédiablement réduit par les extractions de sable ou de sédiments, désormais interdites. Enfin, toute artificialisation du trait de côte, telle que l’arasement de dunes, l’aménagement du front de mer, les travaux portuaires, la construction de systèmes d’endiguement, la pose d’enrochements, etc. cause ou accélère le recul du trait de côte.
Quels sont les risques en Normandie ?
Le littoral normand est constitué de 844 kilomètres de côtes présentant des profils très divers et majoritairement fragiles. Les côtes constituées de sable ou de galets (côtes d’accumulation) sont par nature assez mobiles sous l’action de la mer et du vent. Les cordons dunaires associés à ces littoraux peuvent présenter une largeur variable (faible dans le Calvados et l’Est Cotentin, plus importante dans l’Ouest Cotentin). De nombreux enjeux (habitations, activités économiques et touristiques, routes, etc.) sont menacés à court terme par le recul du trait de côte sur le littoral normand. Les côtes à falaises, dont la plupart atteignent des hauteurs supérieures à 20 mètres (côte d’Albâtre, Bessin), sont sujettes à des dynamiques de recul rapides pouvant atteindre localement 40 centimètres par an. Certaines côtes rocheuses sont exposées à des reculs plus lents, en particulier dans le sud Manche (massif armoricain).
Le recul du trait de côte normand est suivi par le réseau d’observation du littoral (ROL). Celui-ci édite un atlas décrivant les dynamiques côtières et les risques induits.
Pour en savoir plus
- Site du réseau d’observation du littoral de Normandie et des Hauts-de-France.
- Site du GIEC normand : GIEC normand
- Géorisques : Risques littoraux
- Valflux : pour avoir des données sur ma parcelle.