La logistique urbaine

Qu’est-ce que la logistique urbaine ?

Enjeu majeur des politiques publiques, la logistique urbaine durable implique l’action conjointe des organismes publics et des acteurs privés du secteur de la logistique.

Selon le site du Ministère de la Transition Ecologique, la logistique urbaine est « l’art d’acheminer dans les meilleures conditions les flux de marchandises qui entrent, sortent et circulent dans la ville ». La logistique urbaine est l’ultime composante de la chaîne logistique globale, reliant expéditeurs de marchandises et destinataires finaux, qu’il s’agisse d’entreprises ou de particuliers.
Le transport de marchandises en ville est très énergivore, car la logistique du « dernier kilomètre » est très peu efficace (petits envois, destinataires dispersés, problèmes de stationnements, de réception, de circulation…). Cela pousse les opérateurs économiques et les collectivités territoriales à s’associer pour réduire les consommations d’énergie tout en maintenant la compétitivité des entreprises.

Le programme national « transports de marchandises en ville » initié en 1993 par le Ministère chargé des transports, associant l’ADEME et les bureaux d’études spécialisés, a permis d’expérimenter des solutions telles que les zones logistiques urbaines et les centres de logistiques urbaines.
Toutefois ces solutions ne se sont pour l’instant pas imposées sur le territoire : le chantier reste ouvert !

Dernièrement, la mission LUD a rédigé un rapport, avec l’appui de la Direction Générale des Entreprises et de la DGITM, ayant vocation à donner une vision d’ensemble et proposer des solutions concrètes et pérennes allant dans le sens d’une logistique urbaine durable.


L’optimisation de la « logistique urbaine »

Diverses actions privées et publiques peuvent être menées afin de faciliter, d’améliorer et d’encadrer les livraisons en ville. Quelques exemples, en deux axes potentiellement complémentaires.

Afin de réduire les impacts de la livraison du premier et dernier km en ville  :

  • la centralisation des lieux de réception, pour éviter la multiplication des petites courses, et faciliter la vie des clients : boites de livraisons telles que les boîtes logistiques urbaines et les boîtes à colis automatisés accessibles 24h/24, les livraisons en points relais, des réseaux d’automates et de livraison de colis (système de consignes)
  • l’usage de modes alternatifs, pour se rapprocher du centre-ville : en France, c’est, le plus souvent, le mode fluvial.
  • l’usage de modes alternatifs (vélo cargos, camionnettes électriques…) pour la livraison finale
  • la mutualisation des livraisons pour les optimiser : espace de regroupement
  • la rédaction des nuisances induites par le mode routier : les chartes de bonnes pratiques en matière de réglementation des livraisons urbaines : créneaux d’heure de livraison, livraison de nuit …
  • la gestion des stationnements des véhicules de livraisons et des aires de livraisons dans les centres-villes

Afin de développer une logistique fluviale urbaine  :

  • les espaces de livraisons de proximités (plateforme urbaine de transbordement)
  • les points d’accueil des marchandises ou bureaux des villes
  • les centres de dégroupages urbains
  • les outils informatiques performants de suivis des marchandises
  • les plateformes mutualisées
  • les espaces logistiques flottants

Depuis la LOM, les AOM sont compétentes pour « Organiser ou contribuer au développement des services de transport de marchandises et de logistique urbaine, en cas d’inexistence, d’insuffisance ou d’inadaptation de l’offre privée, afin de réduire la congestion urbaine ainsi que les pollutions et les nuisances affectant l’environnement » (art. L. 1231-1-1.-I. Du code des transports). Par ailleurs, le plan de mobilité, à la charge de ces mêmes AOM, « peut intégrer, lorsque l’agglomération est desservie par une voie de navigation fluviale ou par un réseau ferré, un schéma de desserte fluviale ou ferroviaire, qui identifie notamment les quais utilisables pour les transports urbains de marchandises et de passagers par la voie d’eau, les emplacements possibles pour les différents modes d’avitaillement afin d’assurer, en particulier, la multimodalité de ces avitaillements, les zones et les équipements d’accès au réseau ferré, leurs principales destinations et fonctionnalités ainsi que l’articulation avec les équipements logistiques existants et futurs. » Les possibilités de traiter de la logistique dans le plan local d’urbanisme ont par ailleurs été renforcées.


Le programme Interlud permet d’aider les collectivités

Le programme Interlud vise depuis 2020 à  :

  • Sensibiliser et accompagner les collectivités et les opérateurs économiques, à l’échelle territoriale, sur les enjeux de la logistique urbaine durable
  • Faire dialoguer acteurs publics et privés.
  • Structurer les filières économiques et leurs représentations.
  • Former les acteurs sur la thématique de la logistique urbaine
  • Communiquer sur la logistique urbaine

Le CEREMA a produit un point d’étape 1 an après le lancement du programme InTerLUD.

Le site Internet d’Interlud détaille le programme d’action, les moyens de sensibilisation, la charte d’engagement, et la carte de France des collectivités engagés.

Des acteurs économiques sont engagés dans cette démarche  : Logistic-Low-Carbon, - DYNEFF, TOTAL Marketing France, Auchan Energie, Rubis Antilles Guyane. Ainsi que des collectivités, et notamment, en Normandie, la communauté urbaine Le Havre Seine métropole et la Métropole Rouen Normandie.


Quelques exemples de bonnes pratiques en Normandie

Antérieurement, Logistique Seine Normandie avait édité un rapport sur l’Optimisation du transport de marchandises en ville en Haute-Normandie, dont beaucoup d’exemples sont toujours d’actualité.


Pour aller plus loin :

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