Etudes des aléas

Principaux aléas pris en compte

Du fait de la présence potentielle de cavités à faible profondeur sous des habitations, la DRIRE de Basse-Normandie a choisi d’engager une étude des aléas miniers résultant de l’exploitation de la mine de La-Ferrière-aux-Etangs. Les études qui se sont succédé en 2005 et 2006 se sont concentrées sur les aléas mouvement de terrain. L’écoulement des eaux d’exhaure est évoqué en bas de page car il a fait, par le passé l’objet d’études qui ont conduit à la réalisation de travaux sur le débouché du travers banc 220.


Aléas mouvement de terrain

Ceux-ci ont fait l’objet d’une étude en deux temps  :

1ère étude sur base documentaire :
Cette étude à consisté, dans un premier temps à procéder à la collecte d’informations ("phase informative" : enquête préalable dans les diverses sources d’archives et visite sur le terrain). Elle a permis d’obtenir un calage des travaux miniers par rapport à la surface avec une incertitude de 10 mètres. Une analyse des mouvements de terrain susceptible de survenir a ensuite été effectuée pour identifier les différents phénomènes possibles et estimer leur probabilité d’occurence. Celle-ci s’est appuyée en particulier sur une modélisation de la résistance des terrains en fonction de la configuration pentée du gisement qui avait été réalisée par l’INERIS pour l’étude des bassins ferrifères de May-sur-Orne, Soumont-Saint-Quentin et Segré qui présentent des configurations similaires. (documents nécessitant de bonnes connaissances de mécanique des roches).

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Cette analyse a permis d’aboutir à un cartographie des différents aléas. Quatre phénomènes ont été retenus et ont donc donné lieu à la cartographie de zones d’aléa spécifiques.

Aléa affaissement :
L’étude a permis de déterminer trois zones concernées par un aléa affaissement de niveau faible et moyen : l’amplitude maximale des déformations horizontales attendues est comprise entre 1 et 30 mm/m pour une mise en pente maximale de 2 à 10 %. Les valeurs les plus élevées correspondant au secteur très localisé de la Fieffe où des travaux très défruités sont présents à faible profondeur.

Ce phénomène étant du à la présence de cavités profondes (jusqu’à 300 mètres de profondeur) et désormais ennoyées donc inaccessibles, aucune investigation complémentaire n’a été menée par rapport à cet aléa, la cartographie de cet aléa est donc définitive.

Pour les mêmes raisons, aucun traitement préventif de ce type d’aléa n’est envisageable.

Une vingtaine de bâtiments (habitations, bâtiments agricoles et entreprises) sont concernés par cet aléa.

Un réseau de nivellement altimétrique, composé d’un vingtaine de chevilles implantées dans les bâtiments, a été mis en place en octobre 2007. En cas de désordre constaté, ce réseau permettra de caractériser un éventuel affaissement d’origine minière.

Le Plan de Prévention des Risques Miniers (PPRM) en cours d’élaboration définira les règles d’urbanisme applicables dans ces zones afin de limiter l’augmentation du nombre de personnes et de biens exposés au risque.

Aléa effondrement :
L’étude a permis de déterminer les zones concernées par un aléa effondrement localisé (fontis) de niveau faible à moyen. Cet aléa peut avoir différentes origines.

  • La rupture des anciens travaux (toits et piliers de chambres) situés à faible profondeur (moins de 50 m). Un aléa moyen a été retenu à l’aplomb des travaux exploités par tailles rabattantes ou chassantes. Dans certaines zones, exploitées par méthodes montantes, en limite des 50 m de profondeur, un aléa effondrement localisé faible a été retenu (nord du montage du Champ Blanc et sud du puits de la Lande Menue).
  • La rupture de puits ou montage d’aérage par éboulement des terrains au niveau de l’orifice ou débourrage des remblais. Aucun ouvrage débouchant au jour n’a été traité de façon pérenne. Seuls des travaux d’obturation des orifices ont été réalisés (dalles, murs ou comblement de l’entrée). Selon la nature des travaux de mise en sécurité, un aléa moyen ou faible a été retenu.
  • L’éboulement des galeries isolées proches de la surface (à moins de 30 m). Un aléa moyen a été retenu à l’aplomb de quelques galeries isolées. Les nombreux fontis associés au TB 220 ont permettent de justifier le niveau d’aléas retenu.

Plusieurs bâtiments d’habitation sont directement concernés par un aléa effondrement de niveau moyen. Ils font l’objet, depuis novembre 2006, d’une campagne d’investigations complémentaires par sondages afin de préciser la localisation des cavités et si possible, en réaliser une auscultation vidéo et laser : 6 bâtiments dans le secteur des Riautés et un bâtiment à La Pillière, exclusivement sur le territoire de La-Ferrière-aux-Etangs.

Le bilan détaillé de l’étude d’aléa est disponible ci-dessous


2ème étude : investigations de terrain complémentaires :
Les travaux d’investigations complémentaires ont eu lieu de 2006 à 2008 et n’ont concerné que les zones soumises à un risque d’effondrement dans des secteurs où existent des enjeux de surface.

Ces investigations, qui ont consisté en une reconnaissance complémentaire par sondages destructifs et auscultations, ont permis après une réévaluation de l’aléa  :

  • de réduire l’emprise de la zone d’aléa par une meilleure connaissance de la localisation des cavités et de l’épaisseur des terrains altérés et mobilisables de surface ;
  • d’écarter le risque pour deux habitations ;
  • de réduire le niveau d’aléa (moyen à faible) pour deux habitations ;
  • de maintenir le niveau d’aléa moyen pour trois habitations.

Les trois habitations en zone d’aléa moyen font l’objet d’une surveillance périodique. Le bilan détaillé des investigations complémentaires et l’analyse de risque résiduel sont disponibles ci-dessous

Ecoulement des eaux d’exhaure et risque d’inondation

Cette problématique fut la première abordée sur le bassin minier de La-Ferrière-aux-Etangs suite à la constatation d’inondations dans certaines caves au lieu-dit du Gué-Plat au cours de années 1990. L’origine de ces problèmes est liée à la fermeture du Travers-banc 220, qui constitue aujourd’hui le point d’écoulement des eaux de la mine.

La présence d’un mur obturant cette galerie a engendré une mise en charge de l’eau en amont dans la cavité. Celle-ci est alors remontée vers la surface en amont du travers banc et a pu causé périodiquement des problèmes d’inondation localisés. Deux phénomènes ont permis de limiter fortement l’impact de cette remontée des eaux  :

  • Les nombreux fontis survenus à l’aplomb du travers banc, s’ils contribuent à la colmatation de celui-ci, permettent également la remontée des eaux vers la surface par des cheminement préférentiels par lesquels l’écoulement peut-être canalisé plutôt qu’une remontée en masse dans l’ensemble des terrains.
  • La réalisation d’un percement dans le bas du mur fermant le travers banc réalisée en décembre 2005 a permis de rabattre le niveau d’eau à l’amont du travers banc et de limiter la mise en charge du massif. La portée de cette opération est néanmoins limitée par le fait que les nombreux fontis survenus à l’aplomb du TB 220 contribuent à colmater celui-ci et entravent donc la circulation de l’eau.

Compte tenu de ces éléments, un aléa d’inondation de niveau faible à fort a été retenu sur le secteur du Gué Plat en raison de l’occurrence potentielle de deux phénomènes : la modification du régime des émergences et l’inondation des sous-sol et des points bas.

La note d"évaluation de l’aléa inondation est disponible ci-dessous

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