4 grandes orientations pour les paysages de la Haute-Normandie

 
Pour des raisons pratiques et parce qu’il a vocation à alimenter les politiques sectorielles de l’aménagement du territoire, l’Atlas des paysages de Haute-Normandie est structuré autour de quatre orientations  : la première s’intéresse aux espaces agricoles, la deuxième touche à l’habitat et aux activités, la troisième concerne les espaces de nature et enfin la quatrième s’occupe des infrastructures de déplacements. Pour autant, la plupart des principes d’actions proposés pour décliner ces orientations cherchent à renouer des relations entre ces quatre grands thèmes pour les associer et les marier harmonieusement.
 
C’est dans l’association harmonieuse et cohérente de ces différents éléments que se situe le cœur de la question du paysage ; c’est par là que l’aménagement spatial du territoire sera d’avantage qualitatif. Travailler à la relation entre les espaces plus qu’aux espaces eux-mêmes revient à centrer l’attention sur les marges, les franges, les lisières, les coutures, qui manque tant à la cohésion et à l’harmonie des territoires.
Autant d’espaces négligés par l’excès des sectorisations des politiques, dont le paysage, par essence transversal, fait les frais. Ce paradoxal « recentrage aux marges » doit permettre de nourrir les visions prospectives communes et les façons de mieux « faire » le territoire.


Orientation 1 : pour des pratiques agricoles qui renforcent la diversité paysagère

Orientation 1 : Les paysages agricoles
Le diagnostic a mis en évidence les enjeux suivants : Une perte de caractère et un appauvrissement des paysages agricoles par simplification des structures agraires, qui concerne plus particulièrement les plateaux de l’Eure, le plateau du Vexin et les plateaux du Petit Caux ; L’ouverture du bocage par suppression des haies et la disparition des prairies au profit des cultures, qui se joue dans le sud du Lieuvin, la basse vallée de la Béthune et les vallées de l’Yères et de l’Eaulne ; La fragilisation des espaces agricoles autour des conurbations, phénomène fréquent autour des grandes villes comme Rouen, Le Havre, Evreux ou Dieppe, mais aussi autour des petites villes ou des gros bourgs ; L’émergence de paysages agricoles patrimoniaux liés à la présence de l’arbre, comme le pays de Caux, le pays de Bray, le Roumois, le Lieuvin, le pays d’Ouche et le Vexin bossu, ou liés à des pratiques culturales spécifiques comme le Marais Vernier et la vallée de la Seine.

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Orientation 2 : pour un développement urbain qui prolonge la qualité patrimoniale existante

Orientation 2 : Les paysages bâtis
Le diagnostic a mis en évidence les enjeux suivants  : L’apparition de nouveaux paysages urbanisés dans les périphéries des villes  : nappes de lotissements et zones d’activités. Le manque de prise en compte de la qualité paysagère dans les sites industriels mais l’amorce d’une reconversion, dans les sites les plus urbains, et l’émergence d’une relation nouvelle avec la ville. Une banalisation des paysages des villages par une architecture stéréotypée et par la disparition des lisières végétales. Une perte de qualité des espaces publics souvent aménagés au profit de la voiture mais l’amorce récente de cette qualité dans les nouveaux aménagements urbains. Des secteurs géographiques très localisés concentrant du patrimoine architectural et urbain de grande qualité.

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Brionne, une ville nichée au coeur de la vallée de la Risle : une implantation urbaine qui préserve les coteaux

Orientation 3 : pour une reconnaissance de la richesse des espaces de nature

Carte sur les paysages naturels
Le diagnostic a mis en évidence les enjeux suivants : Une dénaturation des bords de l’eau par le durcissement des berges et du littoral. La diminution des zones humides au bénéfice de l’agriculture. La diminution des zones humides de qualité par le développement des sites industriels et des gravières. Une fragilisation des espaces de nature par la pression des extensions urbaines. La fermeture des coteaux, désormais recouverts de boisements mais un timide renouveau du pastoralisme pour l’entretien des espaces ouverts. La prise en compte croissante du patrimoine naturel  : ZNIEFF, Natura 2000, Zico, Réserve naturelle, ENS, propriété du conservatoire du littoral et forêts publiques. La reconversion des anciens étangs en espace de nature et de loisirs.

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Chaumière normande dans la vallée de la Rançon, un patrimoine bâti rural à préserver

Orientation 4 : pour une prise en compte des paysages existants dans l’aménagement des nouveaux réseaux de transport et d’énergie

Orientation 4 : Les paysages des infrastructures
Le diagnostic a mis en évidence les enjeux suivants  : La dégradation de certains paysages d’entrée de ville. La dévalorisation de certaines traversées de villages soumise à un fort trafic. Le développement urbain lié aux routes et plus particulièrement aux déviations. La perte d’agrément des routes avec la raréfaction des plantations d’alignement. La revalorisation des coeurs de villages avec l’enfouissement progressif des réseaux aériens. La création d’un nouveau paysage avec le développement des parcs éoliens sur les plateaux agricoles. La mise en place d’un réseau de voies vertes au travers de la région.

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